L’égalité
La symétrie bilatérale (translation)
L’égalité paraît évidente dans ce croquis. Les petits carrés peuvent être superposés ou permutés, ils sont toujours égaux, symétriques même lorsque on les tourne 90, 180 ou 360 degrés. Logiquement j’attribue à cette forme de symétrie une valeur éthique classique : L’égalité.
Voilà un principe connu depuis des siècles; il n’a pas toujours été compris comme nous l’entendons aujourd’hui: Les êtres humains sont égaux devant la loi. Dans les faits les individus ne sont jamais égaux, ils sont tous différents. Aujourd’hui le principe d’égalité s’entend comme une égalité de droit (Le droit d’être)
Durant la révolution française et pendant plus d’un siècle le principe d’égalité était perçu comme un besoin d’égaliser (niveler) les fortunes c-à-d. de prendre aux riches et donner aux pauvres à l’image de « Robin des bois » qui n’était qu’un bandit.
Prendre le bien des Uns pour le donner aux Autres n’est pas un comportement « éthique » : On ne peut pas faire le bien d’un côté et simultanément faire le mal de l’autre côté. C’est contradictoire. De même on ne peut pas dire une chose et son contraire, c’est aussi contradictoire, ce n’est pas « vrai ».
Durant la révolution française la haine des riches et les inégalités sociales ont généré des violences et espoirs qui ont conduit à un affrontement permanent entre « libertariens » et « égalitariens » qui, un siècle plus tard, a donné naissance au communisme et à son adversaire le néolibéralisme. Ces deux idéologies ont ensanglanté la planète et ne se sont pas réconciliées ; leurs fondements sont erronés, Les idéologues se sont trompés sur le sens de l’égalité et de la liberté.
Lorsqu’il y a des inégalités sociales il ne faut pas stigmatiser les êtres humains soi-disant « ennemis » en les montrant du doigt. Cela ne peut que susciter haines et violences. Le problème des inégalités sociales vient des pouvoirs en place, des lois discriminantes et des privilèges anciens. Les riches s’enrichissent parce que le système les encouragent et que l’organisation de nos sociétés est laxiste ou parce que nos lois sont faites pour protéger leurs privilèges , parfois au nom de la sauvegarde de l’emploi ou de la peur de la concurrence.
Le droit d’être, de vivre, de nous épanouir et de nous reproduire nous est donné à la naissance et il vaut pour nous comme pour les Autres ; il est donc égal pour tous et vise la vie, la survie et le devenir des êtres. Ce droit d’être, fondé sur les lois physiques de la nature n’est pas un droit absolu ; il peut être révoqué en tout temps par les mêmes lois naturelles qui nous ont donné la vie : par mort accidentelle ou tout simplement par la mort naturelle.
L’égalité devant la loi ne doit pas être confondue avec « l’égalité de situation ou égalité d’avoir » qui est une utopie : Les êtres naissent différents, évoluent différemment et ils revendiquent leurs différences car elles leur confèrent une identité. Les êtres ont un droit d’être, de vivre et de devenir qui est égal à celui des autres êtres, mais c’est aussi le droit d’être différent et de poursuivre d’autres buts qu’une insatiable quête de profits ou de vengeance contre les nantis.
Cette distinction entre le droit d’être et celui d’avoir est fondamentale. De même il ne faut pas confondre le « droit d’avoir » qui est utopique avec le « droit à la propriété » qui s’applique aux choses et qui est bien encadré par les lois sociétales. Le droit à la propriété suppose un travail, une acquisition, ce n’est pas un droit fondamental de la nature.
Lorsque le principe d’égalité dans le droit d’être se brise, on tombe inévitablement dans la discrimination.
Un des sous-produits de l’égalité est l’équité. Ne pas s’enrichir au détriment des autres c’est respecter les êtres humains, leurs droits et leurs différences. A l’heure où les inégalités sociales explosent, il serait bon de s’en souvenir.
Dans d’autres contextes l’égalité produit des dérivés tels que l’équivalence, l’équilibre, etc. A l’heure où les déséquilibres commerciaux génèrent des guerres commerciales, il serait bon de s’en souvenir aussi.